Leave your atom

par Samuel Desnoës

Afficher les archives

12 février 2007, 09:26

De l'usage du conditionnel...

(... de mon côté "vieux con" assumé et de divers autres points d'achoppement habituels avec mes contemporains.)

Je reçois aujourd'hui ce message d'un "client" du Buvard :

"Objet : copyright - clique droit à bloquer

Bonjour

Je souhaite que vous interdisiez le clique droit "enregistrer sous" sur mes photos en ligne sur les Editions du Buvard. Merci de faire le nécéssaire et de m'informer dés que c'est ok.
Amicalement,

XXXXXXXXXX"

On passera volontiers sur le désormais trop courant pour être relevé "clique", mais on s'arrêtera quelques instants sur le ton péremptoire de la formulation.

Analysons : Je profite gratuitement de l'offre qu'on me fait de montrer mes photos sur le web, de faire de la pub pour (tous) mes sites mais "je souhaite que vous interdisiez [...] merci de faire le nécessaire et de m'avertir dès que c'est ok"... !!

L'économie de moyens qui doit gouverner tout homme civilisé en ces temps troublés ne semble pas encore avoir dicté à cet artiste du verbe l'usage de l'impératif, encore trop agressif peut-être pour être passé dans ses usages habituels, mais gageons que ce n'est là qu'une affaire de temps tant le rendu donne déjà la mesure de l'habitude d'imposer ses vues.
Pour ma part, j'aurais -bien vieillottement- employé le "conditionnel-mode" dans son usage dit "de politesse" pour formuler ma demande (pour autant qu'il me soit un jour passé par l'idée de la faire), au risque de ne pas être compris tant il semble que son usage se cantonne aujoud'hui à la parodie du Classique.

Bref.

Pour être tout à fait clair :

  1. Sur la méthode : les moyens d'empêcher l'usage du clic droit sur une page web reposent habituellement sur l'emploi du Javascript. Se dire qu'il s'agit-là d'une méthode infaillible pour empêcher quelqu'un d'enregistrer une image sur son ordinateur, c'est oublier que l'utilisateur peut lorsqu'il le désire empêcher l'exécution du Javascript sur son navigateur (et donc retrouver tous ses clics indemnes...)
  2. Sur l'esprit : Publier, c'est forcément prendre un risque, a fortiori sur le Net. Pour autant, qu'est-ce qu'on peut bien faire d'une image de 700px de large en 72dpi ? La publier sur un autre site ??? Peut-être - la belle affaire tant il sera facile d'en revendiquer la paternité, originaux à l'appui - mais sûrement pas l'afficher en poster sur le mur de sa chambre... Le commerce est donc sauf...
  3. Sur la formulation : Profitant d'un service, il est devenu courant que le bénéficiaire en vienne à considérer que le service vit grâce à lui et qu'il peut donc y imposer ses vues et méthodes. Dans notre cas, il oublie que le Buvard a vécu des années sans la manne de ses oeuvres et sans aucune restriction imposée à la navigation de ses visiteurs. Je déteste qu'on me force la main !

Aucune image n'est à l'abri sur Internet. Rien, d'ailleurs, de ce qui passe par un ordinateur n'est intégralement protégé de la copie.

En conclusion, si vous avez peur pour vos la virginité de vos copyrights, NE METTEZ PAS VOS OEUVRES EN LIGNE !

×

Les tags

Anything in here will be replaced on browsers that support the canvas element

Deliciously old shool, isn't it ?