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par Nicolas Rivet

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27 mai 2016, 14:21

Le vendredi est un jour long

Et merde.

Mercredi, journée plaisante, m'avait laissé espérer un regain d'intérêt...

Je déteste le vendredi.
Il me parait infini.
Je regarde comme les élèves tout ce qui m'entoure alors que je n'y suis déjà plus. 
Le vendredi, c'est le jour ubique. Là, et parti à la fois.
Mais putain... C'est long...
Et c'est lourd. Même aller jusqu'à la salle des profs, tenir une conversation sur rien (bon, ça, c'est toujours lourd), boire un café, lancer une activité, lire des articles en ligne, égrener les heures...
C'est lourd. C'est chiant. Ça m'emmerde.
C'est lourd, parce qu'il faut toujours tirer sur la laisse.
L'esprit est un chien, et il veut aller pisser dehors. C'est tellement plus intéressant dehors (c'est quand même là où commence la vie, quand le travail n'est justement plus un "travail").
Et le vendredi, c’est le jour de la sortie...

Bon, ok, en ce moment, c'est plus grave que ça. C'est un peu tous les jours que j'aimerais être ailleurs, et que rien ne m'intéresse de ce que je fais (normal, ça fait quatre ans que je suis au même endroit, et comme chaque fois, j'ai l'impression d'avoir fait le tour).
Motivez-moi !!! Nourrissez-moi !!! 
Donnez-moi un putain de projet !!!!! (ou dans 6 mois, je repars en philo )
Je me fais chier, bordel !!!!!!!!!!!!!!!!! 

(Ça fait tout bizarre d'écrire des grossièretés, c'est pas tout à fait comme les dire...c'est plus de travail, donc on perd toute la spontanéité cathartique de l'oral)

19 mai 2016, 14:24

Fonction disciplinante 2

Devenir soldat nécessite une discipline qui passe par le renoncement à une grande partie de son identité, l'adhésion à un code de sociabilité plus fort, et restreint, que dans la vie civile (cela vaut aussi pour la vie monastique ou l'incarcération, en somme pour tout enfermement, ce doit être une nécessité vitale dans tous les milieux de promiscuité, que chacun se ressemble afin d'annihiler le jugement, donc la discrimination, au sein du groupe).

Le volontaire disparaît physiquement : on le tond, puis on lui donne les mêmes vêtements que ses semblables. Identique aux autres, on peut imaginer qu'il en ressort une identité commune au groupe, propre à développer la solidarité.
Puis on va lui apprendre deux choses en priorité, avant toutes les autres, bien avant le combat ou les valeurs patriotiques. La marche et le chant.
En effet, sitôt chauve et kaki, qu'il grêle ou vente, ou neige, on le met dehors pour lui apprendre à marcher et chanter. Il ne fera que ça tant qu'il ne le fera pas bien.
Les premiers jours, donc, par une pratique intensive, les recrues apprennent à se déplacer au pas, en groupe organisé, lignes de cinq, du plus grand au plus petit, séparé de l'autre par l'espace strict d'un bras (on pose le bout des doigts, bras tendu, sur l'épaule de celui qui précède, l'espace ainsi délimité permet de marcher sans gêne).
Pour accompagner tout déplacement, pour donner un rythme régulier, et déjà discipliner le groupe, on lui apprend alors à chanter.
Il n'y a d'ailleurs dans l'organisation du groupe (du plus grand au plus petit), qu'une dérogation : l'élève-chant. Celui-ci se trouve à la première place de la "phalange". Il doit répondre à l'ordre de mise en marche, puis lancer le chant en même temps que le mouvement du groupe, la première pulsion étant donnée par le pied gauche.
Le chant comme discipline. Comme fonction disciplinante. Fédératrice.
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Deliciously old shool, isn't it ?