16 avril 2022, 08:24
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Comme le temps passe...
16 avril 2022, 08:24
Comme le temps passe...
06 avril 2022, 10:24
Will Smith s'est récemment fait remarquer pour avoir giflé, en pleine cérémonie des Oscars, le présentateur Chris Rock pour avoir fait une blague sur l'alopécie de sa femme.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un chantre de la violence. Je ne me suis pour ainsi dire jamais battu de ma vie.
Pourtant, cette gifle ne me choque pas.
Réseaux sociaux et anonymat relatif -au moins psychologique- de leurs utilisateurs, libération de la parole violente (raciste, homophobe ou juste agressive), volonté de faire le buzz pour exister dans un univers médiatique de plus en plus surchargé : la parole outrée est de plus en plus fréquente et (peut-être même "parce que") de moins en moins sujette à conséquences.
Redonner conscience aux gens de la portée de leurs mots ne me choque pas. Et si je ne dis pas que tout peut se régler de cette manière, je prétends qu'il est sain que les gens gardent en tête qu'ils risquent potentiellement -vraiment- quelque chose en provoquant leurs pairs sur des terrains sensibles.
Jusqu'au début du XIXème, la gifle était la manifestation publique de l'outrage demandant réparation. Longtemps, elle fut réglée par le duel, en bonne et due forme, au petit matin avec témoins. Moins violence en elle-même que symbole social ritualisé d'une réponse à l'agression.
Si on peut rire de tout, c'est à la condition d'en assumer les risques. Quand on agresse verbalement quelqu'un en le nommant pour faire rire les autres, rester conscient qu'on s'expose à une réaction désagréable pour soi-même ne me paraît pas déplacé.
Nous avons cette tendance à tout dématérialiser, y compris les émotions des autres. Remettre un peu de physique dans cette virtualité me paraît sain.
Systématiser ce comportement n'est pas tolérable, certes, mais il faut lui laisser sa potentialité. La parole et le comportement social en seraient peut-être changés.