30 mars 2023, 12:34
À tous ceux à qui la radicalité fait peur
Regardons les choses en face : vous avez raison mais vous avez tort.
La radicalité, c'est vrai, suppose une forme de violence. Une fois mise en œuvre, toute violence est imprévisible et par là-même effrayante. Pour autant, on ne peut pas renvoyer dos à dos toute forme de violence. Les motifs qui les animent doivent permettre de les distinguer...
S'il n'y a pas de bonne violence, il y a au moins des violences plus excusables que d'autres.
Un gouvernement qui se dit démocrate mais qui a été élu par une petite minorité sur la base instrumentalisée d'une peur de l'arrivée au pouvoir d'une fraction politique fascisante, a décidé d'accélérer les mesures visant à renforcer l'hégémonie du pouvoir de la finance et de la bourgeoisie. Ce gouvernement utilise tous les outils légaux à sa disposition pour arriver à ses fins. Lorsqu'il les aura épuisés, il devra fabriquer ceux qui lui permettront d'aller plus loin : répression de l'expression individuelle et collective, terrorisme d'état, coercition, surveillance des opinions. Ces outils sont d'ores et déjà en train d'être forgés à travers les moyens de surveillance des communication, la reconnaissance biométrique automatisée, le service minimum et la réquisition par la force des grévistes, la disqualification systématique de l'expression collective d'une opposition, l'usage disproportionné, parfois illégal et non-sanctionné, de la force en maintien de l'ordre public lors des manifestations.
Ce pouvoir ne tolère l'opposition, fût-elle majoritaire, que lorsqu'elle ne fait pas de vague et s'en tient à une expression qu'on peut aisément ignorer au prétexte qu'elle a eu le droit de s'exprimer. En démocratie, le pouvoir revient au Peuple, c'est à dire à la majorité de la population en capacité de s'exprimer. Quoiqu'en dise Macron, le Peuple est légitime de fait. Il est le seul à ne pas être représentant d'une autre entité et la légitimité des élus émane de lui. Si le Peuple réfute la légitimité des élus sur une décision, cette légitimité est déchue ipso facto.
Or nous avons aujourd'hui un gouvernement qui décide seul, qui force la main au parlement, qui ignore les représentants de la démocratie sociale (qui pourtant parlent si rarement d'une même voix) et qui désormais réprime par la violence des mouvements sociaux qui s'amplifient, bien que soutenus par 70% de la population.
Si la lutte des classes vous semble faire partie d'un vocabulaire historique et désuet, vous vous trompez.
Regardez qui nous représente ! Regardez ce qu'ils imposent comme règles pour le "bien commun". Regardez qui en bénéficie.
Regardez aussi le contexte de raréfaction des richesses auquel nous allons devoir faire face.
Regardez encore leurs index d'évaluation par la croissance.
Pensez-vous qu'ils s'arrêteront parce que nous le leur demanderons gentiment ?
Ne déléguons pas aveuglément notre pouvoir de décision à des gens qui seront toujours tentés de servir leurs propres intérêts avant ceux de la majorité de la population.
Reprenons le pouvoir ! Restaurons la démocratie.
Et puisque le changement doit être radical : soyons radicaux !