A écouter ceux qui savent, quand tu fais du commerce, tu débranches la partie éthique et morale de ton cerveau.

Alors, oui, je ne suis pas naïf, je sais que depuis le 19è siècle, les grands groupes industriels se sont développés grâce à cette idée que le business est a-moral, ce qui permet de vendre des armes dans tous les camps, de vendre des voitures thermiques bio, et de continuer à écorcher la terre, ses populations et ses ressources au nom de deux principes :

- tant qu'il y a un client quelque part dans le monde pour acheter, on lui donne ce qu'il veut, le client étant roi
- si c'est pas nous, ce seront d'autres...

Perso, je ne suis pas encore libraire... mais j'entends déjà des avis éclairés sur la seule question, apparemment, qui  intéresse le milieu : vas-tu vendre le bouquin de Zemmour (il y aura surement d'autres horreurs, et peut-être des pires, à venir dans les prochains mois) ? Et la réponse est unanime :

- Obligé, tu n'as pas le droit de refuser une vente
- Tu ne peux pas te froisser avec ta clientèle

...

Ha... Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas refuser une vente, puisque je fais déjà une sélection de toute l'offre, et que ce seul fait est un refus de vendre d'autres produits. Autres produits que je peux certes commander pour le client, mais les moyens de commander dont dispose celui-ci étant nombreux et variés, le il peut bien aller voir ailleurs et se débrouiller seul sans m'obliger à ça.
Je ne pense pas qu'affirmer à sa clientèle qu'on a une couleur, une direction, une orientation, des principes, puisse la faire fuir, au contraire. Elle apprendra que dans cette librairie, on peut trouver l'apaisement, la diversité, le choix, la curiosité et l'ouverture.
Ça pourrait l'intéresser.