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par Nicolas Rivet

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27 février 2015, 11:47

Du silence, toujours

Des phrases entendues souvent ces derniers temps.

Phénomène Je suis Charlie oblige, des experts, qui savent, eux, nous assènent façon "écoutez-moi, tout était dit"  le mépris de l'autre, son inculture latente (si t'étais moins con, tu poserais pas de bombes). 
Pour montrer qu'on sait, il faut avoir le mot condensé,  être capable de citer la  référence absolue
.
Elles sont lettrées, ces références,  (c'est à dire mises en lettres, regardées, retravaillées, justifiées), elles sont réflexives, ce sont de vraies belles pensées, "décantées", étirées,  des pensées "pensées" en somme, et paf, elles sont servies par fragments, directement  extraites de Citations.com, par des personnages beaucoup plus communicants qu'intelligents, qui se placent, de par leurs pseudo-références, au-dessus de la mêlée. Et oui, eux, ils ont compris, parce qu'ils ont lu (ou pas).

En tout cas, résumer une pensée par une citation, ça me parait plutôt dangereux, ou, dans le meilleur des cas, inexact (le meilleur exemple étant le "famille, je vous hais", de Gide, qui sonne très foucaldien).

Exemple :
"Ecrire, c'est résumer le monde en 26 lettres."
"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde."

Ecrire, c'est à mon avis prendre le temps de parler (en silence, mais parler quand même). C'est le parfait intermédiaire entre la lenteur propice à la réflexion et l'urgence de la parole.
Ecrire, ce n'est pas résumer.
Mal nommer, c'est céder à la rapidité. On n'ajoute rien. A la rigueur, on enlève.

Le funambule ne parle pas sur son fil. Ou il se casse la gueule.
Pour être sûr de bien avancer, le mieux est encore de se taire. 
Là, avant que les mots arrivent à la bouche, arrivent dans le mouvement des doigts ou du poignet sur la feuille, il n'est pas d'intention, pas de mensonge.

26 février 2015, 22:24

La faucille et le marteau

Au cours d'une séance de français de 6è.
Texte sur l'Antiquité : un patriarche se rend au champ avec sa faucille pour faire la récolte...
Objectif : compréhension, recherche de vocabulaire, puis manipulation du dictionnaire.
- Il va au champ avec quoi ??? ... Et oui, normal, ça se passe à quelle époque ?
- Ha oui, ça a au moins 50 ans, il a pas de moissonneuse.
L'antiquité, quoi.

01 février 2015, 20:14

Rien compris...

Je me suis perdu.
Maintenant, je me questionne.
Je me demande qui je suis encore, si je suis encore quelque chose.
Je me suis perdu.
"J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
J'ai marché dans les rues
J'ai écrit, j'ai aimé
J'ai voyagé, j'ai cru
J'ai nié des évidences
J'ai nagé nu
Mais désolé
J'ai pas trouvé le sens.

J'ai pas envie d'sauter
J'ai pas envie d'une balle
Je préfère exister
Même si c'est pour que dalle;
J'aime bien respirer
J'aime bien me sentir sale
J'aime avoir de la chance
Et me faire embrasser
Mais bien sûr si j'y pense
Tout ça n'a pas grand sens.

Aujourd'hui, braderie:
J'offre tout ce que j'ai
Je donne tous mes objets
Mes souvenirs aussi
Contre un sens à ma vie
Même un qui a fait son temps
Même un peu décevant
Même que pour les vacances
Même que le temps d'une danse.

J'ai tout essayé
J'ai pas trouvé le sens
On dit que pour beaucoup
C'est la même béance.
En ont-ils tous conscience
Tout le temps ou par à coups?
Peut-être fallait-il
Le commander à la naissance
Avec un peu de chance
Nos parents y ont pensé pour nous.

Peut-être y a-t-il encore un sens
Qui attend que j'aille le chercher
Sagement à la maternité
Un qui a son box aux urgences.
Peut-être ne suis-je pas né
Peut-être ne suis-je qu'absence
Tant que ne m'est pas donné
Le sens"
Dominique A

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