Saisies

par Nicolas Rivet

Afficher les archives

Archives

2024

2023

2022

2021

2020

2019

2018

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

27 juin 2016, 17:34

La réplique

Parents qui font chier. On se plie en quatre afin de comprendre pourquoi il y a un bug dans le retour des manuels du fiston, à qui on a prêté généreusement un deuxième lot de manuels en début d'année à cause de son dos, et on se prend un "bon, on y va, là ,parce que ça me fatigue".

J'ai appris des trucs depuis quelque années, notamment qu'il ne sert à rien d'être un gentil garçon trop poli. 
Je crois avoir bien pourri cette dame en retour. Je devrais entendre quelques remarques de mon chef d'établissement d'ici quelques heures...
Je m'en fous, car en plus d'être thérapeutique, tout dans cet éclat était justement argumenté.

19 juin 2016, 10:32

Fête des pères

Emouvante petite carte :

"Es gibt kein richtiges Leben im falschen"
Adorno.

19 juin 2016, 10:27

Attentes -4-

Quel livre lire cet été, à quel endroit ?

Sur un rocher, une pause. Je crois trouver là un lieu propice. 
Mais trop à voir. Dans un paysage, il y a trop à fouiller. Rien n'est jamais aussi immobile qu'il n'y parait. Les yeux suivent chaque contour. Le prédateur attend un mouvement. Nos yeux de prédateurs cherchent la proie, ou guettent un autre prédateur.
Mobile. Même très loin. Sur l'autre flanc de la montagne. L'oreille d'un bouquetin. La mâchoire qui remue. Rien que ça. Le signal de la vie. Il satisfait l’ego de l’œil.
Dans cette recherche, parfois, l'esprit trébuche. Abandonne l’œil dans son mirador. Souvent, me viennent des bouffées de mots, comme annonées, à peine cohérentes. Des mots anciens, des casses-tête. "Comburant, combustion, combustible"...
L’œil cherche un mouvement dans le paysage. L'esprit répète "comburant, combustion, combustible, combustion, carburant..."
Les enfants annonent pour s'endormir. Ils se bercent de leur lamento.De leur voix. "Carburant, combustible, combustion..." Les sens s'autonomisent. Esprit, œil...
Ubiquité.

16 juin 2016, 12:06

Reste

"Tu as Un bras levé devant les bouches qui chantent

Une volonté puissante et éclairée

Un amour fou des notes envolées

De celles à venir"...

L'émotion est toujours aussi forte.
Le reste du monde est un paysage de cendres. 
Il boit toute lumière

15 juin 2016, 10:56

Attentes -3-

Se lever.

S'asseoir.
Se lever.
Passer d'une pièce à l'autre. Toucher un objet. Caresser une surface. S'étonner d'un grain, d'une couleur, de trouver là quelque chose qu’on croyait rangé, s'étonner du reflux soudain et furtif d'un souvenir, s'étonner encore de le voir disparaître, sentir une gêne indéfinissable à sa disparition.
La main se referme. Au hasard. Déplacer les objets, comme ça, d'une pièce à l'autre. Organiser le désordre. Croire à une activité.
Se demander si on ne pourrait pas, même, se donner le sentiment d'hyperactivité.
Etre incapable de se décider à vraiment s'occuper. Choisir une tâche. Mais choisir, ce serait faire refluer tout ce qui baigne dans l’éther des pensées. Préférer le rien plutôt que le choix.
Se servir un café.
S'asseoir.
Attendre.
Le jardin n'a jamais été si vert. L'entretien du jardin. Une activité à ajouter à la liste.
Se lever. Sortir. Boire son café dans le jardin. Bonheur fondamental. Pluie de chants d'oiseaux sur toile de silence absolu.
Le jardin est extrêmement vert. Vraiment.
Attendre. Juste.
Certains disent "perdre son temps", "tuer le temps".
Infuser dedans comme dans un bain mortifère.

11 juin 2016, 10:47

Pluie, tu me fais chier

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur 
Qui pénètre mon cœur  ?

Ô , bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cœur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure
Quoi ! Nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison ?

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haire
Mon cœur a tant de peine !




C’est bien joli tout ça. Mais maintenant, je veux du soleil

08 juin 2016, 09:35

Attentes -2-

Parfois, je prends un livre, parce que je me dis que je lirai, j'aurai le temps. 

Je suis alors très content d'avoir pensé à ça. D'avoir anticipé le moment d'ennui et réussi à trouver comment combler l'attente.
Ouvrir le livre, avant que la lumière tombe tout à fait. Rarement, en fait, je trouve le temps. Regarder les gens autour. Ils arrivent, s'interpellent, s'installent. Toujours, ils semblent légers. Ils ont attendu ce moment, y être, c'est comme une libération. Ils sont bruyants, hilares, on sent une trépidation électrique dans la salle jusqu'au moment où la luminosité baisse, et comme pour les enfants, c'est le signal, ils se concentrent, se tendent vers la scène d'où provient alors toute la lumière. 
Parfois... Non, toujours, en fait. Toujours, j'emmène un livre. Et si je l'oublie, je trouve les carnets du grand chemin, malgré tout, dans la boîte à gants de mon véhicule motorisé de catégorie A.

04 juin 2016, 10:52

Attentes -1-

J'ai vu le chien de Dieu. Toi aussi d'ailleurs.

On l'a vu. Et on a su.

Sur un banc.

Nous étions assis.

Il est venu toucher mon genou. Venu à moi sans me chercher.

Il n'est pas là et une seconde après, il touche mon genou. Puis il disparaît.

Le chien de Dieu est passé.

J'étais sur un banc, au soleil.

Nous étions sur un banc, au soleil.

Je regardais l'eau de la rivière, traverser mon champ de vision de la gauche vers la droite.

Je la regardais sans la voir.

Tu penses.

Le chien de Dieu.

×

Les tags

Anything in here will be replaced on browsers that support the canvas element

Deliciously old shool, isn't it ?