Ha, je les entends rire, à gorge déployée
Les tenants du beau verbe, les poufendeurs zélés
De ce qu'ils croient être un abus de langage, une langue mal fourchée, un néologisme ridicule échappé d'un discours plus ridicule encore.
Aujourd'hui, les journalistes raillent les politiques, qui raillent les journalistes. C'est de bonne guerre, c'est totalement hors de propos, c'est infantilisant pour les uns comme pour les autres, et le public est là qui les regarde ainsi se décrédibiliser lentement.
Mais je m'éloigne de mon propos.
Oui, je les entends rire encore, et faire traîner l'affaire, comme si abracadabrantesque, puisque c'est de ce mot qu'il s'agit, était la substance même du discours du "grand homme".
A gorge déployée... Hé bien, qu'ils se rengorgent, qu'on leur fasse rendre gorge, car Chirac citait... RIMBAUD lui-même. Cela vous avait échappé ?
A lui aussi, je pense, tout comme à celui qui écrivit pour lui cette saillie, si toutefois elle avait été préalablement écrite (ce que je pense).
Je cite : LE COEUR DU PITRE
"...Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé !
A la vesprée ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
O flots abracadabrantesques,
Prenez mon coeur, qu'il soit sauvé :
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé !"

Je suis actuellement sur la piste de la "bravitude"... Peut-être un concept d'Edgar Morin.