Saisies

par Nicolas Rivet

Afficher les archives

Archives

2024

2023

2022

2021

2020

2019

2018

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

29 octobre 2016, 09:30

Fièvre

Trouver que le trop rare Bergougnoux est la lecture idéale pour soigner, dès le réveil, une fièvre parisienne :

"C'est toujours ainsi qu'il en va. La réalité, lorsqu'elle pulvérise l'idée qu'on s'en faisait, qu'elle nous rappelle son existence, sa royauté, sa puissance, c'est invariablement avec perte et fracas. Pour l'accueillir [...] il y a deux préalables, qui sont de l'éprouver en personne et être sans but précis, sans passé ni projet pour l'avenir"...
P. BERGOUGNOUX : B17-G

27 octobre 2016, 11:38

Cancer liquide

Un pain au chocolat fait frétiller toute la sphère politique.

Symptôme d'un cancer profond.
La politique n'existe plus.
Qu'un homme politique ne connaisse pas le prix du pain au chocolat, tout le monde s'en fout, ou devrait s'en foutre. Je ne sais pas le prix d'un ticket de métro, et ce n'est le signe de rien, sinon que ça m'intéresse assez peu et que je ne peux pas tout savoir ni m'intéresser à tout.
Deux aspects du cancer : on ne parle plus des "problèmes", des enjeux politiques, parce que personne n'a plus de culture politique pour en parler. Nous attendons (mais qui, réellement, attends...) en vain des programmes, des visions, des arguments, des projections, des ambitions, (qui ne soient pas personnels).
Nous avons des ricanements de fond de salle de cours.
Deuxième aspect, ceux qui sont le relais du débat, journalistes essentiellement,  suivent le bruit qui enfle lors qu'ils devraient le snober pour se concentrer sur l'événement et lui seul, afin de lui donner sa "juste" place. Ils entendent bruire les média sociaux et concourent à alimenter plus encore le flot qui y circule. Ils ajoutent le bruit au bruit, ils ne sont plus émetteurs de rien.
On fait du bruit le chant du monde, de la régression un progrès, et nous nous enfonçons jusqu'à la noyade dans un monde de plus en plus liquide.

16 octobre 2016, 11:02

Disruption

On peut aimer la rupture, la nouveauté, le changement, mais je crois qu'il ne peut être que formel quand on parle d'apprentissage.

Apprendre n'est pas avoir glissé un jour à la surface des choses. "J'ai vu" ne signifie pas "j'ai appris".
Apprendre nécessite une constance dans l'objet, une tension, une invariance. 
Il est faux de croire qu'on sait, de croire qu'on en sait assez, de croire qu'on peut savoir tout sur tout.
Il est difficile de rester tendu au-dessus de notre sujet d'apprentissage. Mais ce faisant, nous bâtissons de l'universel, en méthodes, en principes, en concepts... Et cela seulement rend l'esprit universel.

03 octobre 2016, 14:00

Je n'aime rien comme toi

"Moi aussi".

Je viens de dire que j'aime Dominique A, ou quelque autre chanteur relativement connu.
Un "moi aussi" fuse, puis rien.
Ça a quel sens, un moi aussi d’adhésion? Et d''adhésion à quoi ? J'aime, tu aimes aussi.
Et alors ? Tout reste à dire. Rien n'est plus différent que l’affection que l'on porte, l'amour qui nous brûle, même quand ils se portent sur un même objet.
Alors, comment se satisfaire d'un "moi aussi" muet?
Il devrait porter en lui le signe d'une communauté d'esprit, la trace secrète d'une connivence suffisante ?.. 
Je veux entendre pourquoi, comment, où, quand... je veux savoir ce qui te fait brûler, puisque toi aussi, comme moi, tu "aimes". Si tu n'as rien à me dire d'autre que ce "moi aussi", alors, soit tu es vide, soit tu n'es pas curieux de toi-même, de tes émotions (alors comment les nourris-tu ?), soit tu mens. 
Dans tous les cas... Va crever !
Dans ton pauvre "moi aussi", je ne t'aimerai pas. 

×

Les tags

Anything in here will be replaced on browsers that support the canvas element

Deliciously old shool, isn't it ?